Le Diplôme d'Université en "Économie bleue durable" 

Le concept d’Économie Bleue, au sens maritime, est relativement récent, tout au plus deux décennies, mais dans les faits et les applications depuis environ une dizaine d’années. D’ailleurs, sur notre continent, l’élaboration de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui comprend un chapitre sur l’économie bleue, date de 2014. 

S’il est admis à travers le monde, par les universitaires et les chercheurs, les autorités gouvernementales et politiques, les opérateurs privés et les acteurs civils, que le concept d’économie bleue concerne toutes les activités et tous les usages liés aux océans, aux mers et aux littoraux, il est moins habituel d’y intégrer les fleuves, les lacs et autres eaux lagunaires. Et pourtant, le bassin hydrographique du Congo est une caractéristique très importante de développement pour la République Démocratique du Congo, au même titre que sa façade maritime, limitée par sa taille, mais stratégique par l’accès maritime qu’elle offre. D’ailleurs, la création en 2017 du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo a été une étape importante de reconnaissance des eaux douces dans le développement de l’économie bleue. La Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC-ECCAS) en fait également une priorité.

Toutes les activités marines et maritimes, fluviales et lagunaires… – ports et transports de marchandises et de passagers, pêche et aquaculture, construction navale, tourisme littoral et lagunaire, pétrole et gaz, énergies marines et hydrographiques renouvelables, etc. – ont un fort potentiel d’emplois et de croissance. Mais les conditions d’exploitation de cette « économie bleue » doivent tenir compte des paramètres écologiques et biologiques de durabilité sur le long terme, qui prennent de plus en plus d’importance avec le changement climatique. Par ailleurs, l’océan et les fleuves étant des espaces ouverts, la gouvernance et l’action de l’État, la sûreté et la sécurité, régies notamment par des règles de droit international et national, encadrent les usages et l’exploitation des ressources ou la circulation de navires ou bateaux. Enfin, la mise en valeur du potentiel marin, maritime et des eaux intérieures dépend fortement des contextes sociaux et sociétaux locaux, des avantages comparatifs, et des données socioculturelles. Ainsi, une bonne gestion des espaces marins, littoraux et des eaux intérieurs requiert un socle solide de connaissances relevant de multiples disciplines, se complétant les unes les autres dans une approche intégrée et holistique.

La République Démocratique du Congo, consciente du potentiel considérable de croissance que représentent les activités de l’économie bleue, a inclus les activités liées à l’économie bleue (pêche, élevage, hydrocarbures, services touristiques, transport, environnement et développement durable, etc.) dans le Plan National Stratégique de Développement (PNSD) 2019-2023.

La mise en place d’un environnement professionnel apte à promouvoir le management moderne, efficace et adapté au contexte de l’économie bleue constitue donc un enjeu majeur et déterminant du développement en République Démocratique du Congo qui dispose d’un réseau hydrographique très riche et de plusieurs ports maritimes dont le futur port en eaux profondes de Banana, où les travaux de construction ont été inaugurés le 31 janvier 2022 par son Excellence le Président Félix - Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO.

Répondant à cette exigence, l’École Nationale d’Administration (ENA) de la République Démocratique du Congo à Kinshasa a décidé de mettre en œuvre une formation diplômante innovante et professionnalisante en faveur des cadres et responsables des différents secteurs publics de l'économie bleue en RDC.

A cet effet, l’ENA a décidé de s'associer à l'Université Senghor à Alexandrie (Égypte) dont l'engagement en faveur de la formation des cadres du développement africain est reconnu internationalement et à l'Université Internationale de la Mer à Cagnes-sur-Mer (France), organisme international expert de formations maritimes et d’économie bleue durable, centré sur la gestion et la prospective des espaces marins et littoraux. 

L'objet de la formation est d'apporter des connaissances sur les usages et les activités de l’économie bleue durable, et de renforcer les capacités à travers les méthodes et les outils modernes de management de projets et de planification prospective appliqués à l'économie bleue dans le contexte congolais.

S'adressant à des professionnels en activité, la formation est délivrée à distance sur une durée de 12 semaines, intégrant un séminaire d'application et de restitution, en présentiel de deux jours en début de formation et deux semaines en fin de formation à l’ENA, incluant des visites sur sites.

La formation est sanctionnée par un Diplôme d'Université délivré par l'Université Senghor et co-signé par l’Université Internationale de la Mer et l’École Nationale d’Administration.

La formation se déroule dans les locaux de l'École Nationale d'Administration, à Kinshasa (RDC).

Sa description et ses modalités sont présentées ci-dessous. 

Le programme vise à :

• Comprendre l’approche holistique des enjeux globaux de l’économie bleue durable ;

• Faire connaître, aux cadres et responsables de l’économie bleue en République Démocratique du Congo, les enjeux, les contraintes, les métiers et les perspectives de croissance et de développement des différents secteurs de ce domaine, qu’ils soient maritimes ou en eaux intérieures ;

• Apporter à ces acteurs des compétences transversales en management de projets, en prospective et dans l’utilisation des Objectifs de Développement Durable ;

• Travailler en comité, en synergie et en interaction, et résoudre une problématique concrète de prospective transmise par les autorités ;

• Préparer et restituer les travaux des comités.

• Cadres et acteurs des institutions publiques (domaines interministériels) des différents secteurs de l’économie bleue durable, maritimes et littoraux, mais également fluviaux, lagunaires et lacs ;

• Responsables politiques au sein des institutions publiques (ministères, agences nationales...) ;

• Responsables des collectivités locales en charge de ces domaines ;

• Responsables d’organisations civiles non gouvernementales.

La formation conduit les auditeurs à un haut niveau professionnel, polyvalent, conjuguant connaissance approfondie et bonnes pratiques.

Les auditeurs seront aptes à mettre en application les compétences acquises dès la fin de leur formation. 

Pour être admis au programme de cette formation, les candidats doivent justifier :

• de leurs responsabilités au sein d'une institution dans l’un des domaines de l’économie bleue ou de leur projet professionnel en adéquation avec l'objet de la formation ;

• de leur niveau de formation et /ou d'expérience professionnelle.

Dans tous les cas, la sélection est effectuée au vu du CV et du dossier professionnel du candidat.

Le versement intégral des frais d'inscription confirme l’inscription définitive des candidats.

La formation est dispensée en format hybride, chronologiquement avec 3 jours en présentiel (lancement et formation des comités), 9 semaines à distance (webinaires), 5 jours de visites de sites et 1 semaine en présentiel (séminaire d’application). Un total de 12 crédits devra être validé pour obtenir le Diplôme d'Université délivré par l'Université Senghor, co-signé par le Recteur de l'Université Senghor, le Directeur Général de l’École Nationale d’Administration et le Président de l'Université Internationale de la Mer.

Pour permettre aux auditeurs d’assurer leur travail au sein de leur institution, le début des sessions à distance (webinaires) se déroule au milieu ou en fin d’après-midi, deux fois par semaine, dans les locaux de l’École Nationale d’Administration ou dans tout autre lieu connecté au réseau Internet, frais à charge de l’auditeur. 

Les cours sont délivrés à travers la plate-forme d’environnement numérique de travail (ENT) de l'Université Senghor, qui relie les auditeurs et les enseignants durant toute la durée de la formation :

• en optimisant l'accès aux ressources pédagogiques permettant aux auditeurs de réaliser des travaux et exercices en ligne selon leur disponibilité ;

• en renforçant les compétences transversales de chacun à travers des travaux en groupe (comités) via des "chats" et un support d’accompagnement ;

• en suivant les webinaires à distance (deux webinaires d'environ 1h45 par semaine) pour des échanges et des approfondissements conduits par les enseignants en contact direct et visuel entre le formateur et les auditeurs. Le format du webinaire retenu est celui des classes inversées (par de cours magistral, mais des questions des auditeurs et des échanges pilotés par le formateur).

Une séance de formation à l'utilisation de la plate-forme est réalisée à distance auprès de tous les auditeurs inscrits, avant le début des cours et des webinaires, afin qu'ils en aient une utilisation optimale.

Chaque auditeur est amené à concevoir et conduire un projet en groupe (comités) pendant la durée de la formation. Ce projet constitue le fil rouge de la formation. Sa restitution et son évaluation sont conduites durant le séminaire en présentiel.

La compréhension globale du domaine et l’aptitude à travailler en synergie et interaction avec les autres secteurs tout en élaborant des scénarios de prospective et des recommandations constituent une priorité d'apprentissage pour ce séminaire en présentiel. A cet effet, d’une part la formation s’adresse à un public volontairement diversifié provenant de différentes entreprises et autres organismes liés au domaine de l’économie bleue durable ; d'autre part, les thèmes sont abordés de façon transversale et touchent les différents domaines de l’économie bleue durable.

Les auditeurs, avant chaque webinaire, auront environ 3h30 de travail personnel pour préparer le webinaire (classe inversée). De plus, afin d’avancer sur les travaux en groupe (comités), les auditeurs s’organiseront par comité constitué d’environ 10 à 12 auditeurs (avec l’élection d’un président de comité et d’un secrétaire de comité) en échangeant ou en se réunissant pour travailler sur le thème qui aura été remis par les autorités.

Il s’agit d’un diplôme universitaire professionnel international délivré par l’Université Senghor, en partenariat et co-signé avec l'École Nationale d'Administration de RDC et l'Université Internationale de la Mer, composé de 6 unités d’enseignements (UE) totalisant 12 crédits ECTS (European Credits Transfer System), conformément au système LMD (standard européen "Licence-Master-Doctorat").  Le diplôme est attribué aux auditeurs ayant validé les 12 crédits.

Un crédit est l’unité de mesure de la charge de travail d’un auditeur, c’est à dire le temps dont il a besoin pour atteindre les objectifs de formation et développer des compétences. Les crédits sont obtenus par les auditeurs qui auront satisfait aux exigences pédagogiques nécessaires.

La charge de travail inclut les heures de présence en séance inter-active avec l'intervenant et le travail personnel. 

Le programme de la formation se déroulera selon la maquette prévisionnelle suivante sanctionnée par 12 crédits.

Unité d’enseignement (UE) 1 : Management de projets et prospective (1 crédit)

• Module 1 : Management de projet (les bases)

• Module 2 : Initiation à la prospective

Unité d’enseignement (UE) 2 : Volet général (1 crédit)

• Module 3 : Histoire et introduction à "la maritimisation" du monde

• Module 4 : Politique de l'économie bleue en RDC ? Chiffres et statistiques

• Module 5 : Le bassin hydrographique du fleuve Congo et ses affluents

Unité d’enseignement (UE) 3 : Les enjeux transversaux, actuels et futurs (1 crédit)

• Module 6 : Changement climatique et développement durable - Les ODD

• Module 7 : Le numérique et les nouvelles technologies liés à l'économie bleue

• Module 8 : La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, les conventions régionales, ZEE et BBNJ (« Biodiversity beyond national juridiction »)

• Module 9 : La sûreté (brigandage, piraterie) et la sécurité

Unité d’enseignement (UE) 4 : Volets techniques et usages (3 crédits)

• Module 10 : Action de l'État en Mer – AEM, gouvernance de l'État sur les eaux maritimes, intérieures et les littoraux

• Module 11 : La pêche (océan, fleuves et lacs)

• Module 12 : Aquaculture (activités de culture de plantes et d'élevage d'animaux en eau continentale ou marine)

• Module 13 : Écosystème et biodiversité : science, politique, économie et enjeux sociétaux

• Module 14 : Fondamentaux du transport maritime et fluvial de marchandises

• Module 15 : Fondamentaux du transport maritime et fluvial de passagers

• Module 16 : Fondamentaux des ports de commerce et passagers

• Module 17 : Construction navale, entretien et réparation

• Module 18 : Les énergies fossiles "offshores"

• Module 19 : Les Énergies Marines Renouvelables – EMR, les Énergies Hydrauliques - EH

• Module 20 : Le tourisme littoral et fluvial

Unité d’enseignement (UE) 5 : Visites de sites en RDC (3 crédits)

• Banana, Moanda, Matadi (3 jours)

• Port de Maluku, chantier naval (2 jours)

Unité d’enseignement (UE) 6 : Renforcement des capacités (3 crédits)

• Formation des comités (de 10 à 12 auditeurs par comité)

• Séminaire d’application en présentiel, prospective et préconisation en équipes

La durée de formation est de treize (12) semaines : 1 semaine introductive en présentiel (2 jours : lancement et formation des comités), 9 semaines à distance (webinaires), 5 jours de visites de sites et 1 semaine en présentiel (séminaire d’application).

Les cours ont lieu en majorité à distance et, pour la 1ère et la 12ème semaine dans les locaux de l'École Nationale d'Administration à Kinshasa, sise au croisement des boulevards du Palais de la Nation et de l'Office des Routes, Commune de la Gombe, Kinshasa (RDC)

Les droits d'inscription s'élèvent à 2 990 US$ ; ils sont à régler à l’École Nationale d’Administration de la République Démocratique du Congo à Kinshasa.

Ils couvrent la prise en charge des 5 jours de visites prévus au programme (transport en bus, repas, hébergement).

L’inscription n’est définitive et confirmée qu’après règlement de ce montant auprès de l’ENA, à réception de l'avis de préadmission adressé par l’ENA en application des modalités qui seront indiquées.

Le défaut de règlement de la totalité des droits d’inscription à l’admission empêche l’inscription définitive à la formation.

Tous les autres frais personnels (incluant notamment les frais de visa, voyage, logement, restauration, assurances, etc. pendant la durée de la formation) sont à la charge de l'auditeur.

Les candidats doivent s’inscrire sur la plateforme de candidatures en ligne, ouverte sur le site de l’Université Senghor et sur le site de l’École Nationale de l’Administration.

Ils doivent y déposer le dossier de candidature qu’ils auront rempli et obligatoirement complété sur internet par les documents suivants :

• Curriculum Vitae (CV)

• Résumé du projet professionnel

• Lettre de motivation

• Certificat de travail

• Copie du plus haut diplôme obtenu 

Les candidats sont avisés de leur pré-admission par courrier électronique adressé par l’École Nationale d’Administration. 

Leur inscription définitive ne sera confirmée qu'après règlement des frais d'inscription auprès de l’École Nationale d’Administration, conformément aux modalités indiquées sur l'avis de préadmission.

Les dossiers de candidatures étant sélectionnés au fur et à mesure de leur réception, les inscriptions seront closes aussitôt le nombre d'admissions confirmées atteint (minimum 33).

Calendrier prévisionnel :

• Ouverture des dépôts des candidatures : mars 2023

• Date limite pour le paiement des frais d’inscription : à réception de l'avis de préadmission (les règlements sont à adresser ou déposer auprès de l’École Nationale d’Administration à Kinshasa.

• Fermeture des inscriptions : une fois le nombre de places atteint

• Lancement prévisionnel de la formation (présentiel obligatoire) : Septembre 2023

Image d'en-tête :  Wegmann (Own work) [GFDL or CC BY-SA 4.0-3.0-2.5-2.0-1.0], via Wikimedia Commons